samedi 4 juin 2011

Belgique 1-1 Turquie: le complexe belge


Disons le tout net; ce match nul face à la Turquie est une petite catastrophe et peut même être assimilé à une défaite au regard des conséquences au classement.
Certes, les Diables sont toujours seconds avec un point d'avance sur les Turcs. Mais ces derniers, avec un match de moins, ont désormais leur sort entre leurs pieds.

Evidemment, vu les rebondissements déjà enregistrés dans ce groupe, la qualification reste toujours possible. Mais grands dieux, on ne pourra pas affirmer que c'est nous qui l'avons arrachée ! C'est à croire que ni les Diables, ni la Turquie ne veulent réellement le jouer cet Euro 2012. Car il ne faut pas oublier que si on était, et qu'on est toujours, dans la course, on le doit surtout à cette incroyable défaite des hommes de Gus Hiddink en Azerbaidjan.
Mérite t-on vraiment de se qualifier alors que nous sommes incapables de gagner à domicile face à nos trois adversaires directs ? Qu'il reste une lueur d'espoir dans ces conditions est déjà un miracle, et je ne vois qu'une victoire en terre allemande qui puisse représenter une compensation acceptable. Mathématiquement, il faudra de toute façon en passer par là.
Mais attention: cette énième et dernière opportunité ne nous sera proposée QUE si la Turquie perd au moins trois unité lors de ses quatre dernières rencontres. 
Bref, il ne reste plus qu'à croiser les doigts et à aller brûler quelques cierges pour espérer ... avoir le droit d'aller tenter notre chance à Munich  ! Pfff, quel gâchis.

Bon, je vais en venir au match. 

J'ai été très déçu par Leekens. Les Turcs étaient clairement venus à Bruxelles pour arracher un point. C'était même annoncé par Hiddink dans un langage à peine codé à la conférence de presse d'avant match. Face à une défense regroupée, à domicile avec un stade comble, il fallait mettre le feu. Mais Long Couteau n'a pas osé lâcher la bride à ses poulains. 

On les sentait prisonniers, sous l'emprise du respect d'un sans doute trop grand nombre de consignes défensives. Quelle frilosité ! Quand on voit Hazard, notre joueur le plus créatif, obligé de redescendre jusqu'à son rectangle, on se demande à quoi ça sert d'avoir mis deux demis défensifs. 
Le système de Leekens en 4-2-3-1 a montré ses limites offensives à domicile face à une équipe arc boutée devant son but. Dans ce cas là, il faut plus d'animation et, surtout, de dédoublements par les flancs. Or quand on met deux arrières centraux aux backs, il ne faut pas s'étonner que ceux-ci n'apportent pas le soutien offensif escompté à leurs ailiers. Un Pocognoli sur la gauche aurait sans nul doute fait merveille dans ce match cadenassé.
Chadli et Hazard se sont époumonnés à faire, seuls, les essuies glaces sur leurs flancs. Avec comme récompense pour Eden de se faire sortir au moment où l'équipe prenait plus de risques (mais mesurés) à l'approche de la dernière demi-heure.

C'était judicieux de faire rentrer Dries mertens à ce moment là. Mais pourquoi à la place d'Eden ? Alors que Chadli était en dedans et montrait clairement qu'il avait besoin de souffler après son énorme saison avec Twente. Avec leurs profils de feux follets virevoltants, Hazard et Mertens étaient les seuls qui semblaient avoir les clés de cette défense turque costaude mais un peu statique.

Autant je pouvais comprendre le choix de mettre Chadli plutôt que Hazard en Autriche, autant je ne comprend pas pourquoi Leekens sort ce super joueur au moment d'aborder le sprint final face à la Turquie alors que le score n'est pas acquis. Maintenant, et seulement maintenant, je me demande si notre sélectionneur n'a pas, effectivement, un problème avec lui. 

L'intéressé a dû avoir le même sentiment, choisissant de ne pas aller s'asseoir sur le banc et de rentrer directement dans les vestiaires ... sous les acclamations du public.

Oui ce match fut décevant et frustrant, à l'image de toute la campagne de qualification. Que ce soit au match aller ou à Bruxelles, les Turcs étaient largement à notre portée. Il y a dans nos rangs, des individualités nettement plus douées, capables de faire la différence. Encore faut-il jouer en fonction d'eux pour leur permettre de s'exprimer. Mais comme au mondial 1998, lorsqu'il changea son système à la dernière minute pour affronter les Pays-Bas, où lorsqu'il choisi de sortir Scifo pour Verheyen face au Mexique, Leekens n'a pas osé. Comme en 98, il a eu peur. Plus grave, il n'a pas osé changer ses batteries en cours de match alors qu'il sautait aux yeux que les Turcs étaient loin de constituer l'ogre annoncé.
Seul Vincent Kompany, auteur de plusieurs montées en deuxième période, avait l'air de s'en rendre compte.
En l'absence de consignes appropriées venant du banc, il a manqué un leader au milieu, du genre Fellaini, pour sortir le groupe de sa torpeur et l'entrainer vers l'avant.

Que notre sélectionneur affirme que son équipe a bien joué et "qu'on a tout fait pour gagner" m'inquiète encore plus pour l'avenir. Sa gestion du match contredit ses propos. Entamer la partie avec un 9 1/2 comme seul attaquant (Ogunjimi), faire monter Dries Mertens pour Hazard poste pour poste et introduire Jelle Vossen à la ... 87e minute, démontre le peu d'ambitions offensives du bonhomme. 

Le peu de foi dans les capacités de son groupe également. 
On croyait que Long Couteau avait évolué depuis 1998. En fait il n'en est rien.

Nico VH

2 commentaires:

Sgt. Pepper a dit…

Je suis d'accord. J'étais malheureusement trop jeune pour analyser le football en 98 comme je le fais aujourd'hui, mais il faut effectivement dire que Leekens fait peur! C'est lui le premier responsable de notre défaite. Car il s'agit bien d'une défaite. Pour pas mal de raisons.

En un, l'attaque. Lukaku et Dembelé absents, j'aurais préféré voir Vossen en pointe, Ogunjimi à droite et Hazard à gauche (exit Chadli).
Secundo, le pressing! Quelle passivité! Je n'ai jamais vu ça. Les turcs nous ont baladés beaucoup trop facilement. On était parfois en supériorité numérique sur un joueur, ce dernier avait toujours une solution. L'espace était mal occupé en défense.

Le mauvais placement est criant aussi. Vertonghen est où sur le but encaissé? La rentrée de Vermaelen s'imposait et c'est d'ailleurs le seul bon choix de Leekens hier soir.

Enfin, vouloir passer par les ailes à tout va c'est bien beau mais quand les centres n'aboutissent pas c'est pas la peine de tenter... Les turcs étaient supérieurs dans les duels pourtant beaucoup de centres inutiles ont été faits. Si centres il devait y avoir, il fallait aller chercher la seconde zone, les deux corners sur Vertonghen en attestent...

La tactique a vraiment fait défaut hier. Face à Hiddink ça ne pardonne pas. Les gens vont blâmer Witsel ou Hazard pour le nul d'hier alors qu'il ont été très bon. Eden montrait qu'il savait perforer la défense, il fallait continuer à lui faire confiance. De même qu'on ne peut pas en vouloir à Witsel (d'ailleurs tu ne dis pas un mot sur son pénalty, à raison). Il à fournit un gros match. On a bien vu qu'il accusait le coup après ce tir au but et pourtant il est resté volontaire et à fait preuve d'une belle mentalité.
J'espère vraiment le voir à Milan l'année prochaine!

Merci pour ton blog et ton article c'est plaisant à lire =)

On se revoit en octobre si tu ne fais pas d'autres article d'ici là

blongeval a dit…

Bonne analyse. j'ai voté pour le but de Platt en 1990. J'avais pas encore 15 ans mais je m'en rappelle comme si c'était hier.Mon grand frère Christophe était en blocus exams mais avait fait une pause pour voir ce match que l'on a regardé à 2. Nico devait sûrement être parti en vadrouille;-). Quand Platt a marqué, silence absolu pendant 6 ou 7 minutes. Ni mon frère ni moi n'avons su sortir un mot. Bouches bées...